CLANDESTINS KURDES DES PLAGES CORSES :
Les Juges désavouent Eric Besson, Ministre français de l’immigration.
Atteintes à la liberté individuelle, aux droits de l'Enfant et au droit d'asile. Le préfet de Corse sur le Ministre de l'Immigration n’y ont pas échappé. Les juges des libertés et de la détention de Nîmes et de Rennes, ont ordonné dimanche 24 décembre 2010, la remise en liberté des demandeurs d'asile transférés hier depuis la Corse.
De nombreuses associations
de défense des droits de l'homme avaient pourtant dénoncé les manquements
graves et l'atteinte au droit d'asile, toutes ne pouvaient pas tout de même se
tromper ! Selon l’une d’elles, la Cimade, étaient entre autres notés, les points
suivants :
1. Transformation a
posteriori du gymnase en local de rétention administrative en catimini le
vendredi 22 janvier 2010, ce qui a permis au préfet, sur instruction du
ministre de l'Immigration, de retenir les 124 réfugiés pendant plusieurs heures
hors de tout cadre légal en leur interdisant l'accès à des avocats et aux
associations.
2. Traitement inhumain et
dégradant qu'ont subi des enfants en bas âge dont certains n'existaient même
pas dans les procédures
3. Notification à la
va-vite des arrêtés de reconduites à la frontière et un placement en rétention
administrative dans la nuit du vendredi au samedi, remplis à la main, ne tenant
pas compte de leur volonté de demande d'asile. Cette pratique s'apparente à une
tentative d'expulsion collective prohibée par un protocole de la convention
européenne des droits de l'Homme.
4. Les réfugiés ont tous
exprimé leur volonté de demander asile. Le fait qu'ils soient entrés
irrégulièrement n'est pas un motif pour leur refuser l'accès à une procédure
normale d'asile et en décidant de faire examiner leur demande d'asile selon la
procédure prioritaire en rétention, le préfet sur instruction du ministre, a
porté une atteinte manifestement illégale au droit constitutionnel d'asile.
Contrairement aux
circonvolutions rhétoriques du ministre, il ne s'agit pas de pointillisme
procédural. Les juges ont sanctionné des atteintes graves aux libertés.
La décision des juges
toulousains est enfin tombée elle aussi. La justice et le droit ont parlé, les 123 kurdes sont libres ce soir.