QUAND ON N'EST PLUS, ON EST FINI !
Je me souviens de la dispute familiale la veille de mon départ en mission. Mes femmes m'avaient toutes pris en grippe, elle parlaient telles des fusils automatiques sur le champ en pleine bataille. C’était au sujet d’une insulte. Ma première épouse lançait à mon fils bien aimé :
« Quelle malchance, qui aurait cru que je donnerais naissance à un enfant au nez aussi envahissant ! Il n’y en a point dans ma famille, ni même mon village. »
C’est leur façon de parler des hommes sans les citer. Et lorsque j’ai voulu (juste) demander un peu de silence, elles m’ont alors appris ce que j’étais devenu. Elles n’attendaient que la moindre étincelle pour allumer le feu de leur colère. Il paraît qu’elles avaient beau me donner ces remontants et en mettre dans mes sauces à mon insu, je n’arrivais plus à… ! Enfin, que ce n’était plus comme à ma vingtième année de vie.
Coq sans crête, crocodile édenté, caillou mou, couteau émoussé, mer morte, vieux fusil, lion de salon ! Tous ces noms pour moi ? L’ex fiancé de NGO BALEGUEL partie au pays des blancs n’était donc plus que l’ombre de lui-même !
Extrait : Journal intime d’un pompier du monde, par Bitjomè Bi Man Mbai