Je fais tous les efforts possibles pour rapidement faire partie de éléphants de Côte d’Ivoire

Un mètre 90 sur 77 kilos, voilà présenté ce jeune homme plein d’avenir, qui a commencé à faire parler de lui. Avant centre ou milieu défensif, il est toujours à son aise ballon au pied.

 Nicki, jeune homme de 18 ans, se souvient de son arrivée en France il y a 4 ans. Un an plutôt, c’était à Abidjan le foot à tous les coins de rue, pieds nus, au milieu de ces passants, hommes et femmes, qui applaudissent en connaisseurs les exploits de ces jeunes qui n’ont rien, sinon le seul amour du sport.

 C’est dans cette métropole africaine qu’il a été remarqué pour la première fois à 13 ans. On l’inscrit alors à 11 ans au (Centre de Formation Fatime) CFF, dirigé par une femme de poigne et de méthode : 6 heures par jour à uniquement taper au ballon. Nicki se souvient de ces touches et de ces dribbles, pieds nus, au milieu de tous ces autres, pas davantage munis que lui, rêvant jour et nuit d’une possible ouverture.

La possibilité (et non l’ouverture) se présentera un an plus tard. Sa mère arrive en France, se marie, procède au regroupement familial, Nicki débarque à Nice un baluchon à la main. Ici on ne joue pas dans les rues, alors il visite la première équipe de son quartier et s’inscrit vite à l’ASBTP ; il a alors 14 ans, le voici en pré honneur. A 15 ans, c’est le club Gazelec qui le recrute en pré excellence. 16 ans, Nicki est en division d’honneur et depuis l’âge de 17 ans, il évolue en Laurentin foot, excellence. Moyenne de buts marqués : 18 par an.

Qu’est-ce qui t’a le plus marqué à ton arrivée en France, Nicki ?

Mon premier match, l’ASBTM jouait contre

la Victorine

, ma mère devait s’occuper de l’assurance et de mon équipement, comme elle le fait chaque année depuis mes débuts. Pour la première fois, j’allais jouer avec des chaussures… Je me sentais pousser des ailes. Depuis deux jours que maman me les avait achetées, je les amenais partout. Je pense même que la nuit je devais les mettre sous mon oreiller pour les retrouver le matin.

Que penses-tu des éléphants de Côte d’Ivoire ?

Ils sont actuellement les meilleurs d’Afrique, on les verra probablement à la coupe du Monde. Je fais tous les efforts possibles pour rapidement en faire partie, mais la vie peut m’offrir d’autres éventualités, pourquoi pas dans le pays qui m’accueille ?

De quoi vit un jeune en attente de contrat pro ?

D’espoir de signer, mais avant tout d’études. Un footballeur n’est pas qu’un facteur d’allégresse dans un stade, balle au pied. Il doit réfléchir sur d’autres éventualités en cas de retraite sportive. Je suis étudiant en technique de matériaux de synthèse.

Comment va le football en Afrique ?

Bien. Avec des gars comme Eto’o qui ne cesse d’étonner, Drogba qui joue au rythme du coupé décaler, les frères Calou ou encore les frères Touré, le football africain fait rêver et ce rêve ne fait que commencer.

Des rêves de gloire pour toi aussi ?

Lorsqu’on se fait remarquer à 11 ans alors qu’on a commencé comme tous les jeunes en Afrique dès 4 ou 5 ans, on ne songe ni au succès, ni à la gloire, ni à l’argent. C’est l’amour du sport qui nous mène. Si le reste arrive, on n’y est presque pour rien, c’est le cours de la vie.

Les parents sont-ils contents ?

Ils sont même mes fans des toutes premières heures. Imaginez une famille de treize frères et sœurs… Il  y a de quoi faire une équipe et des remplaçants ; voilà le monde qui me pousse de l’avant, et je tiens une fois de plus à remercier ma mère, Laurentine Seko, sans qui rien n’aurait été possible après le décès de mon père, sans oublier ma sœur Prisca Mbella, qui n’est jamais loin tout au contraire.

S’il t’était donné de parler de toi, que dirais-tu, Nicki Ello ?

J’exerce le sport que j’aime, je suis en constante progression depuis 4 ans, je suis encadré par des entraîneurs qui m’apportent le maximum ; j’aimerais voir tout continuer ainsi.

A quelle adresse les fans vous contactent-ils ?

Je suis sur Facebook, Ello Niquaise Arnold et j’ai un mail : nikao06@hotmail.fr